Les relations entre les deux premières puissances économiques mondiales animent les discussions économiques et financières de ces dernières semaines. Dans son programme électoral, D Trump promettait un durcissement des relations commerciales avec la Chine, la fin du dumping économique et de la manipulation de devise. Si à première vue, les rôles semblent bien répartis, la relation Etats-Unis / Chine est en réalité complexe, tant les deux économies sont inter-dépendantes entre-elles.
Une pratique courante par le passé
Maintes fois par le passé, la Chine a usé de sa politique monétaire dans le but de doper son économie. Dévaluer sa monnaie lui permettait de favoriser ses exportations et d’améliorer sa compétitivité à l’international. L’un des exemples les plus significatifs et récents remonte à l’été 2015, lorsque la Banque de Chine a fortement diminué le taux de référence du Yuan, provoquant la plus forte dépréciation du Renminbi depuis les années 1990.
La Chine, pénalisée par le ralentissement de son activité économique cherchait à l’époque à relancer son commerce extérieur et doper ses exportations, qui mécaniquement profitaient de l’affaiblissement de la devise chinoise. Pendant les 18 mois suivants, la Banque de Chine a piloté un affaiblissement de sa devise afin d’améliorer la compétitivité de son économie.
Les nouvelles craintes de la Chine
L’arrivée de D Trump à la présidence des Etats-Unis a bouleversé les règles du jeu et les rapports de force semblent désormais inversés. Le président américain avait fait de la renégociation des accords commerciaux avec les partenaires étrangers, l’une de ses promesses de campagne. Dès lors, ces annonces ont favorisé l’appréciation du dollar face aux autres devises et en particulier face au Yuan.
Dans ce contexte et dans la crainte de représailles économiques, la Chine tente désormais de contrôler son taux de change, qui oscille à des niveaux anormalement stables depuis le début de l’année 2017. Ce contrôle du taux de change est d’autant plus délicat que la Chine est confrontée depuis quelques années à un important mouvement de fuite des capitaux, qui s’orientent vers des placements plus attractifs à l’étranger, contribuant à l’affaiblissent du Yuan.
Une modification des relations économiques ?
Le changement d’attitude est donc flagrant et témoigne bien de l’appréhension de la Chine à l’égard de D Trump et de ses mesures protectionnistes. Ces craintes semblent justifiées, tant l’économie chinoise est dépendante de ses exportations, en particulier à destination des Etats-Unis.
Néanmoins, l’administration Trump devra, si elle décide d’y avoir recours, utiliser son arsenal de sanctions économiques avec soin. En effet, de nombreux experts alarment D Trump sur les conséquences désastreuses que pourraient avoir ces restrictions, via une appréciation du dollar et pénalisant l’ensemble de l’économie mondiale.
C’est notamment dans ce sens et avec prudence que D Trump semble évoluer désormais, au regard de la dernière déclaration de son administration, à savoir, de ne pas désigner la Chine comme un manipulateur de devises, et ainsi éviter la mise en place d’éventuelles sanctions. Un changement d’attitude qui devrait apaiser les tensions liées à la politique protectionniste de D Trump mais qui semble démontrer, une nouvelle fois, la non-concrétisation de promesses de campagne.