La Chine inquiète !
Les dévaluations successives du Yuan décidées par les autorités chinoises, qui ont commencé le 11 aout 2015, ont surpris considérablement le marché, plaçant la situation grecque au second plan.
Le changement de la règle de fixation de la parité CNY/USD a renforcé le sentiment d’insécurité des investisseurs sur ces marchés qui s’attendent à d’autres dévaluations, notamment suite à la faiblesse des PMI1 publiés ce jour (47.1 pour 48.2 attendu) qui confirme la contraction de l’activité et donc le ralentissement du pays.
Ces dévaluations ont été instaurées suite aux craintes des autorités chinoises de ne pas parvenir à stabiliser le rythme de la croissance (annoncé à 7%). En effet, elle chercherait à aider le secteur exportateur en dévaluant la devise. Rappelons que la Chine avait initié un changement de son modèle de croissance en l’orientant dorénavant vers la consommation interne…
Ces actions mettent surtout en avant les difficultés des autorités chinoises à soutenir la croissance du pays ainsi que ses marchés qui ont continué de corriger violemment. Ainsi, l’indice de Shanghai a perdu plus de 10% depuis le 11 aout.
En parallèle, cela a eu un impact sur les indices actions européens et américains qui ont enregistré une des pires semaines de 2015 cassant leurs moyennes mobiles à 200 jours. Sur cette période le CAC40 enregistre une baisse de pratiquement -7% et -3.15% pour le Nasdaq. En effet, toutes les valeurs étant exposées à la Chine, tel que le luxe ou le secteur automobile, ont subi les plus fortes corrections.
Les autres évènements de la semaine :
Dans les minutes du FOMC de juillet parues cette semaine, des membres de la Fed réitèrent de nouveau leur volonté d’agir en septembre. Cependant le facteur Chine et la nouvelle baisse du pétrole, qui a atteint son niveau de fin 2008, reportent les anticipations du consensus sur une hausse des taux directeurs en fin d’année 2015 voir au 1er trimestre 2016.
En Grèce, après l’accord trouvé sur le nouveau plan d’aide et le versement de sa première tranche de 23 milliards, le Premier ministre grec Alexis Tsipras a annoncé sa démission hier soir et a appelé à des élections législatives anticipées le 20 septembre, date qui reste encore à valider. A. Tsipras a été contraint de démissionner après avoir perdu sa majorité parlementaire la semaine dernière lors d’un vote au Parlement sur le nouveau plan de sauvetage du pays par l’Europe. De nouvelles turbulences pourraient donc émerger dès le mois prochain en Europe.
Benjamin Chiche
Assistant de gestion
