Grexit : une option toujours valable pour Berlin ?
L’accord trouvé, au cours du mois de juillet, entre le gouvernement Grec et ses créanciers sur l’ouverture des négociations portant sur un troisième plan d’aide a étonné le marché. Cet accord a été vivement critiqué car il est en désaccord avec la volonté du peuple, qui a rejeté ces propositions à plus de 61% lors du referendum du 05 juillet, mais aussi parce qu’il n’est pas soutenable en l’état pour l’économie grecque. En effet, une renégociation de la dette, qui a été évoquée mais ne faisant pas parti de l’accord, est indispensable afin de laisser une chance au pays de se redresser comme l’a déclaré le FMI. Cependant ce pseudo-accord a permis d’écarter, temporairement, le scénario de la sortie de la Grèce de l’euro, qui avait été évoqué comme une solution plausible par l’Allemagne.
Le gouvernement d’Alexis Tsipras, la Commission européenne, la BCE, le FMI et le Mécanisme européen de stabilité (MES) négocient depuis la semaine dernière sur les contours du troisième programme d’aide et les conditions imposées à la Grèce (réformes de l’économie, mesures budgétaires). A l’heure actuelle, les négociations n’ont toujours pas abouti. Des dates limites ont été fixées afin de permettre le déboursement à temps de l’aide indispensable pour le paiement à la BCE dû le 20 aout :
- Le 10 aout 2015, la Grèce doit accepter toutes les mesures présentées par les créanciers.
- Le 14 aout 2015, les parlements nationaux qui doivent approuver le plan de sauvetage.
- Le 17 aout 2015, les créanciers projettent de verser la 1ère tranche d’aide qui permettra à la Grèce de rembourser 3.2 milliards d’euros d’obligations détenues par la BCE.
Or, de nouveaux doutes émergent côté allemand sur le bouclage des négociations à temps, d’après une interview d’un représentant du gouvernement allemand au journal Bild. Lundi, le ministère des finances allemand a estimé qu’il y avait « encore une série de points à éclaircir » dans ces discussions, portant notamment sur « la conditionnalité », et plus spécifiquement sur « les objectifs macroéconomiques ». Il faut rappeler que depuis le début du problème grec, les allemands sont restés inflexibles quant aux conditions d’octrois de la 3ème tranche du plan d’aide.
Si les conditions du plan d’aide ne sont pas validées à temps, un nouveau prêt relais pourrait prendre la suite de celui de juillet afin d’éviter à la Grèce d’être en défaut ou le scénario du Grexit pourrait refaire surface.
Benjamin Chiche
Assistant de gestion