Japon : Une dégradation de l’économie inquiétante
Les dernières données publiées montrent une nette dégradation de la situation dans l’archipel. Les agents économiques (ménages et entreprises) sont fortement impactés par la hausse de la TVA au 1er avril (taxe portée de 5 % à 8 %).
Alors que les salaires ne s’améliorent pas la dépréciation du yen avait, en augmentant le coût des produits importés, amoindri la capacité de dépense des ménages. L’inflation s’affichait ainsi, en mars dernier, à 1,6 %, avec une hausse sur l’année des produits frais de 9,1 % et des prix de l’énergie de 6,3 %.
La hausse de la taxe sur la valeur ajoutée, qui est venue s’ajouter à une situation dégradée, a entrainé une très forte détérioration de la situation financière des ménages et a considérablement réduit leur capacité à consommer. L’envolée de l’inflation (3,4 % en variation annuelle en juillet) a eu un impact sur le revenu réel disponible des japonais qui s’affiche en baisse de -5,2 %. Dans ces conditions, il est illusoire d’espérer que la consommation reparte suite au contrecoup subi post hausse de la TVA.
Afin de s’adapter une demande moindre les entreprises commencent à réduire leurs capacités. La production industrielle ressort ainsi à -0,9 % (YoY) en juillet, contre une hausse de 3,1 % le mois précédent et de plus de 10 % en janvier 2014. Plus inquiétant, ce mouvement risque de s’accentuer dans les mois qui viennent, les entreprises devant résorber les importants stocks qu’elles détiennent. En effet, si le PIB du T2 a été publié en baisse de 6,8 % en annualisé, hors stocks privés il ressort à -10,8 %. La croissance au second semestre sera impactée par un déstockage inévitable.
Evolution du revenu disponible réel (en bleu), de la consommation des ménages (en noir) et production industrielle (en vert)
Les autres points clés de la semaine
Suite aux derniers chiffres publiées dans la zone euro (poursuite de la baisse de l’inflation, dégradation de la confiance des consommateurs et des entreprises) les anticipations d’une politique monétaire encore plus accommodante de la part de la BCE ont impacté positivement les marchés financiers. Les indices boursiers s’affichent en hausse (le CAC 40 gagne 2,30 % sur la semaine), tandis que les taux obligataires sont à des plus bas historiques (2,20 % à 10 ans en Espagne et 0,9 % pour la même échéance en Allemagne). De son côté, l’euro est en baisse (-0,5 % par rapport au dollar).
Outre-Atlantique, la confiance des consommateur, au plus haut depuis 2006 et la révision à la hausse de la croissance économique au T2 (4,2 %) ont permis au S&P 500 d’atteindre un niveau record à 2005,04 points.
Aurélien Blandin
Gérant