France : Vers une poursuite de la stagnation… dans le meilleur des cas
L’économie française, après un premier semestre marqué par une croissance nulle (0 % au T1 et T2 2013), risque de connaître le même sort au troisième trimestre. Non seulement les diverses enquêtes d’opinion auprès des ménages et des entreprises ne montrent aucun signe de rebond mais elles poursuivent même leur baisse entamée fin mars.
L’activité est atone, le chômage au plus haut et en augmentation continuelle, les perspectives sont moroses et les pouvoirs politiques en place donnent le sentiment de ne pas prendre la pleine mesure de la situation. La résultante est un manque de confiance des consommateurs et des entreprises, caractérisé par une consommation atone et une baisse de d’investissement.
L’indice PMI manufacturier, en net repli depuis quelques mois, signale que l’activité dans ce secteur (19 % du produit intérieur brut français) est en ralentissement par rapport au début d’année. Les perspectives étant maussades, les entreprises n’ont aucune raison d’investir. Ainsi un recul de l’investissement aussi marqué, -2,5 % en variation annuelle au T2, a toujours été suivi par une récession en France depuis quarante ans (en 1975, en 1981, en 1993 et en 2008/2009).
Les ménages, contraints par un chômage élevé et l’incertitude économique et fiscale ne sont pas enclins à consommer. L’indice PMI des ventes au détail, en baisse depuis le printemps est au plus bas depuis début 2013. Après une consommation étale au premier semestre (-0,5 % au T1 puis +0,5 % au T2, à cause d’une forte variation des dépenses d’énergie, +3,5 % après -3,9 %) la tendance est plutôt négative.
De son côté l’Etat, présentant des comptes publics extrêmement dégradés (déficit budgétaire à -4,4 % pour 2014), n’a aucune marge de manœuvre pour relancer la croissance.
Evolution du PIB français (variation annuelle, en noir), des indices PMI des ventes au détail (en vert) et manufacturier (en rouge) et confiance dans les affaires (en bleu)
Les autres points clés de la semaine
Suite aux données économiques américaines signalant une croissance robuste au T3, les investisseurs se focalisent sur le resserrement monétaire à venir de la Fed. Le dollar poursuit son appréciation par rapport aux autres monnaies (euro, yen, devises émergentes), les taux des obligations gouvernementales US montent fortement (+20 bp pour les échéances à 5 et 10 ans sur la semaine) et les marchés actions sont en léger repli (-1 % par rapport au plus haut historique).
Au Japon, la dégradation des comptes courants continue (cf. notre point hebdomadaire du 8 août) et les données des dépenses des consommateurs et de l’investissement au T2 ont été fortement révisées en baisse. Le yen poursuit sa baisse et perd 5 % en un mois par rapport au dollar.
Aurélien Blandin
Gérant