L’impact de la crise du Coronavirus est difficile à chiffrer car personne ne peut à l’heure actuelle, estimer la durée de la crise. Le marché n’a connu qu’une seule journée de baisse significative, le lundi 27 janvier. Nul ne sait si d’autres journées de baisse sont devant nous. Seuls quelques points de repère peuvent être pris en compte pour essayer de cerner le problème posé aux gérants.
La comparaison qui s’impose est celle du SRAS de 2002/2003.
Elément de fond : selon l’OMS l’épidémie de SRAS a été mal gérée. Cette analyse a été établie après coup grâce à une meilleure visibilité du déroulement des opérations. Une meilleure appréhension des opérations a été rendue possible grâce à la centralisation du pouvoir organisée par le président Xi Jinping. Ce dernier l’a fait valoir dès le début de l’épidémie. Que cette opération soit purement marketing ou non, l’important est l’engagement du président avec le risque d’échec associé. Les marchés boursiers avaient d’ailleurs salué cette démarche, par un rebond des indices. Pour autant les informations essentielles restent limitées. Notamment la durée. Le SRAS avait débuté dans la confusion, les autorités de l’époque ayant essayé de masquer les effets pendant de longs mois. En revanche, l’arrêt de l’épidémie se serait situé le 2 juillet 2003, selon l’Institut Pasteur. Au total la durée de l’épidémie aurait été de 9 mois à 1 an. Elle aurait coûté selon l’OMS, 54 milliards de dollars.
Après ce rappel historique, le premier élément à prendre en compte est que les marchés ont horreur de l’incertitude. La gravité de la crise n’est pas contestable mais ce qui affecterait le plus le marché serait une aggravation du manque de visibilité, notamment si les caractéristiques de la maladie devaient évoluer.
Le second aspect concerne l’impact économique réel de cette crise. Le poids de la Chine de 2020 n’est plus celui de la Chine de l’époque. A l’époque la Chine représentait 3% de l’économie mondiale. Aujourd’hui elle représente près de 16 % du PIB mondial. En termes de croissance, la Chine contribue pour 40 %. Certains secteurs sont particulièrement touchés comme le transport aérien (-50%) ou plus généralement le tourisme (-80%) secteur dans lequel le nombre de ressortissants a explosé.
Comment se protéger de l’impact sans doute beaucoup plus important qu’on ne le pense sur la croissance ? Au-delà d’éviter les secteurs les plus sensibles une protection directe peut s’avérer nécessaire. Dans ce domaine, la journée du 24 janvier a montré que la protection des taux longs US, du dollar, du JPY ou de l’or ont été satisfaisants comme toujours, tandis que le Franc suisse a légèrement déçu ces dernières semaines. Du côté des actions, les utilities et l’immobilier sont des secteurs qui fonctionnent bien comme protection. En revanche, la pharmacie n’a pas joué son rôle de secteur défensif.
Conclusion : il faut être extrêmement prudent sans pour autant désinvestir. La solution réside sans doute dans une sélection au sein de secteurs défensifs cité ci-dessus. Ces secteurs profitent des taux très bas et des positions géographiques locales. Le luxe et la technologie semble pour le moment contre-indiqués malgré leur fort potentiel de hausse en cas de rétablissement.