Europe : l’atonie économique se confirme
Les principales données économiques publiées cette semaine sont, comme nous l’anticipions (cf. point hebdomadaire du 21 juillet), inquiétantes quant à la capacité de rebond de la zone euro après le double dip connu ces dernières années (récession en 2008/2009 puis à nouveau en 2012/2013).
L’activité économique est non seulement atone – pas de création de richesse au deuxième trimestre après un début d’année décevant – mais également en ralentissement (0 % de croissance au T2 en variation trimestrielle contre 0,2 % au T1). Le niveau du PIB réel de la zone est ainsi 2,5 % inférieur à son pic pré-crise. Les astreintes imposées par le règlement de la débâcle financière de 2008 sont trop forte pour espérer le retour d’une croissance saine, durable et vigoureuse. Les ménages ne consomment pas, contraints par un taux de chômage élevé, une stagnation des salaires et l’incertitude fiscale. Les Etats, surendettés, doivent à tout prix contrôler leurs dépenses et n’ont donc pas les moyens de relancer l’activité. Les entreprises n’investissent pas, estimant que les perspectives sont moroses.
Les surcapacités de production ont un impact sur l’inflation, qui s’affiche en très faible hausse et en ralentissement constant ces derniers mois (0,4 % en juillet contre 0,8 % en décembre dernier et 2 % début 2013). En regardant le détail du panier de l’indice des prix à la consommation on constate que la faiblesse de l’inflation est généralisée à l’ensemble de la zone euro. La quasi-totalité des pays connait une inflation inférieure à 1 % (15 sur les 18 états) et quatre sont même en déflation. Plus de la moitié des items du panier s’affichent en hausse de moins de 1 % et vingt-sept pour cent sont en baisse.
Si les acteurs économiques commencent à réviser à la baisse leurs anticipations d’inflation, voire à escompter une baisse des prix et choisissent de reporter dans le temps leurs achats, la zone euro pourrait bien vivre une période de déflation et de « décroissance », comme le Japon entre 1990 et 2013.
Evolution du PIB (QoQ en noir et YoY en bleu) de la zone euro et inflation (en vert)
Les autres points clés de la semaine
La non-dégradation de la situation géopolitique en Ukraine et au Moyen-Orient et les anticipations de quantitative easing de la part de la BCE ont porté les actifs les plus risqués (actions, obligations high yield) cette semaine.
Au Japon, les chiffres économiques indiquent que l’économie a bien moins résisté que prévu suite à la hausse de la TVA début avril. Le PIB s’affiche en recul de 6,8 % (en variation trimestrielle annualisée) et les dépenses des ménages s’écroulent (-20 % en annualisé), la production industrielle poursuit sa baisse ainsi que les commandes de machines.
Outre-Atlantique, l’économie maintient un rythme de croissance modéré qui devrait amener la Banque Centrale à relever ses taux directeurs au cours du premier semestre 2015.
Aurélien Blandin
Gérant