Etats-Unis : En ce qui concerne les chiffres du chômage…
Les chiffres du chômage, publiés mensuellement par le BLS (Bureau of Labor Statistics), donnent lieu, à des débats animés entre les intervenants financiers ayant une vision positive de l’économie américaine et ceux estimant au contraire que la situation reste dégradée aux Etats-Unis.
Suite à la récession de 2008/2009 et à ses conséquences désastreuses en termes d’emplois le taux de chômage a atteint un point haut fin 2009 (10% de chômeurs contre 4,4% en 2007), avant de décroître de façon continue et ininterrompue jusqu’à s’afficher à 5,8% aujourd’hui.
Il est indéniable que l’amélioration du marché du travail s’est accélérée depuis l’automne 2013. 220 000 emplois ont été créés mensuellement depuis 1 an, contre 180 000 au cours de la période 2010-2013. Alors qu’il a fallu 4 ans pour que le taux de chômage baisse de 2,8 points (de 10% en octobre 2009 à 7,2% en octobre 2013), il a diminué de 1,4 point sur les 12 derniers mois. Ainsi le niveau de « plein-emploi » connu en 2006-2007 (4,5% de chômeurs) pourrait être atteint à la fin de l’été prochain. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Néanmoins, en analysant plus finement les données, la situation apparait moins idyllique. Le taux de sous-emploi, qui regroupe les chômeurs, les travailleurs à temps partiel subi et les exclus du marché du travail s’affiche à 11,5%, bien loin des niveaux pré-récession (8%). Ainsi 7 millions d’américains sont à temps partiel subi contre 4,5 millions en 2006-2007. Le taux de participation (mesurant le rapport entre la population active et la population en âge de travailler) s’est effondré depuis 2008 (62,8% aujourd’hui contre 66%) et est au plus bas niveau depuis les années 1970. Sans cette baisse, le taux de chômage serait bien plus élevé. De même, l’écart entre la durée moyenne au chômage et la durée médiane n’a jamais été aussi important, ce qui met en exergue le fait que de nombreux américains sans travail sont des chômeurs de longue durée ; il est illusoire de penser qu’ils vont pouvoir réintégrer le monde du travail.
Cependant, d’autres indicateurs confirment que l’amélioration du marché du travail aux Etats-Unis est bien réelle. Le nombre d’emplois vacants est en nette hausse ces derniers mois et au plus haut depuis 2000 (4,8 millions contre seulement 2,2 millions lors de la dernière récession). Cela profite aux travailleurs masculins de plus de 25 ans qui connaissent un taux de chômage de 4,5%, très proche du plein emploi. Le nombre d’heures travaillées par semaine est au même niveau que pendant la période 2005-2008 (34,6 heures) et en nette augmentation par rapport à 2009 (33,8 heures). Les salaires hebdomadaires en bénéficient et affichent une progression honorable de 2,6% sur l’année.
Etats-Unis : Variation du taux de chômage (en noir), du taux de chômage chez les hommes de plus de 25 ans (en bleu), du taux de sous-emploi (en vert) et nombre de personnes à temps partiel subi (en millions, en rouge)
Les autres points clés de la semaine
Les indices PMI européens sont en légère baisse, confirmant que la situation économique ne va pas s’améliorer dans les prochains mois.
Aurélien Blandin
Gérant