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Réunis à Vienne jeudi 25 mai, les pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (« OPEP ») ont décidé de prolonger l’accord de limitation de production de pétrole jusqu’en mars 2018, soit neuf mois supplémentaires. L’accord initial avait été signé fin novembre 2016 et avait permis un retour des cours de l’or noir au-dessus des 50$ soit une hausse de près de 20%. La prolongation de cet accord dans la journée d’hier a entraîné une baisse de plus de 4% du pétrole. Pourquoi cette correction ?    

  

Une prolongation indispensable afin de rééquilibrer le marché

En prolongeant l’accord de novembre 2016, les signataires poursuivent leur effort de limitation de production de pétrole, à savoir une réduction de 1.2 millions de barils par jour pour les pays de l’OPEP et de 600k pour les pays hors OPEP participant à l’accord (soit environ 2% de la production mondiale au total). Avec la forte hausse de la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis, le pétrole s’était effondré en 2014 et 2015, passant de près de 120$ à moins de 40$ le baril. L’accord de l’OPEP vise à réduire l’offre sur le marché afin de tirer les prix vers le haut et donc d’accroitre leur profit. L’organisation a souligné qu’une prolongation de six mois était selon elle suffisante pour rééquilibrer le marché et que la poursuite de l’accord avait pour but d’éviter une forte remontée des stocks, à une période de l’année où la demande est structurellement plus faible. Par ailleurs, l’Iran, auparavant autorisé à accroître légèrement sa production, est exempté de coupes mais devra conserver sa production au niveau actuel. Enfin, le Nigeria et la Libye restent exemptés de quotas et aucun pays hors OPEP n’a rejoint l’accord.

Un accord largement anticipé et aucunes coupes additionnelles

Cet accord avait déjà quasiment été conclu il y a une dizaine de jours, par les deux principaux producteurs mondiaux de pétrole brut, à savoir l’Arabie Saoudite et la Russie. Les investisseurs avaient alors largement anticipé un prolongement global de l’accord. Les cours du pétrole ont ainsi grimpé de près de 10% depuis le début du mois de mai. Les intervenants ont donc profité de l’annonce officielle de l’accord pour prendre des profits, ce qui s’appelle « acheter la rumeur et vendre la nouvelle ».

En outre, les attentes étaient particulièrement élevées. Certains observateurs espéraient de l’accord de nouvelles réductions après le rapide redressement de la production de pétrole de schiste observé aux Etats-Unis. Le nombre de forages en exploitation outre Atlantique est en effet en hausse depuis 18 semaines consécutives et a retrouvé son plus haut niveau depuis plus de deux ans. Certains redoutent donc qu’un simple maintien de l’accord initial (sans coupes additionnelles) ne sera pas suffisant pour rééquilibrer le marché ce qui a contribué à faire baisser les cours sur l’annonce.

Une chose est certaine, c’est qu’à des niveaux de baril de WTI proche des 50$ comme aujourd’hui, les producteurs américains restent rentables et continueront de produire et donc de mettre la pression sur l’entente déjà fragile des pays de l’OPEP et la Russie. L’enjeu est vital pour ces derniers qui dépendent largement des recettes pétrolières.

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