L’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis avait entrainé une forte hausse des marchés actions, dopés par des nouvelles perspectives de croissance et d’inflation. L’euphorie semblait être retombée dès le début du mois de mars, mais la saison de publication des résultats trimestriels est venue revigorer les principaux indices actions outre Atlantique qui ont atteint des niveaux historiques.

Une forte croissance en moyenne des ventes et résultats

Wall Street vient de connaitre sa meilleure saison de résultats trimestriels depuis 2011. Sur les 459 entreprises du S&P 500 qui ont publié leurs résultats pour le premier trimestre 2017, la croissance moyenne des ventes et des bénéfices a été de respectivement +8.47% et +15.13%.

Si l’on examine la croissance des bénéfices, les grands gagnants sont les matériaux (+17%), l’industrie (+7%), les financières (+16.3%) et surtout les technologies (+22.4%). Du côté des grandes valeurs technologiques par exemple, Alphabet a généré sur la période un bénéfice net de 5.43 milliards de dollars soit une hausse de près de 30% par rapport à l’année dernière. Facebook a amélioré son chiffre d’affaires et bénéfice par action de respectivement 49% et 73%. Amazon a généré des bénéfices pour un montant de 724 milliards de dollars, en hausse de plus de 40%.

Caterpillar, le géant américain de la construction, a vu son bénéfice ajusté par action doubler au premier trimestre. Enfin, du côté des banques, les résultats ont également été excellents à l’exception de ceux de Goldman Sachs, qui ont légèrement déçu. Même le secteur de l’énergie qui avait tant souffert en 2016 a cette fois contribué à la bonne tenue des marchés actions. Il a profité de la hausse des cours du pétrole par rapport aux niveaux d’il y a un an, et des efforts de réduction des coûts supportés par les producteurs de pétrole et gaz de schiste. Chevron a ainsi renoué avec les bénéfices qui se sont élevés à 2.68 milliards de dollars contre une perte de 725 millions au premier trimestre 2016. Exxonmobil a plus que doublé son bénéfice net sur la période.

En plus de la forte croissance observée des résultats, ceux-ci ont été en moyenne supérieurs aux attentes, ce qui a contribué à alimenter l’euphorie sur les principaux indices actions américains. Sur les 459 entreprises qui ont publié, 294 ont surpris à la hausse au niveau des ventes et 361 ont surpris au niveau des résultats. Au total, les résultats ont été 5.62% supérieurs aux estimations.

Les mauvaises surprises ont été rares et concentrées principalement sur les secteurs des télécommunications et des services aux consommateurs

Le secteur des télécommunications est le seul qui a surpris à la baisse tant au niveau des ventes que des résultats. Verizon et AT&T, les deux géants des télécoms aux Etats-Unis, ont en effet tous les deux publié des résultats mitigés et inférieurs aux attentes. Ils ont notamment souffert des pressions sur le marché de la téléphonie mobile, qui est très concurrentiel et de plus en plus saturé.

Au sein du secteur de la distribution classique, les résultats des grands magasins comme Macy’s, Kohl’s et Nordstrom ont tous déçu avec un recul de leurs ventes. Leur capitalisation boursière a perdu jusqu’à 18%. La distribution traditionnelle rencontre de plus en plus de difficultés face à l’explosion du commerce en ligne, à cause du fort développement d’Amazon notamment. Symbole de la société de consommation dans l’Amérique des années 1960, la chaîne JCPenney a touché la semaine dernière son plus bas historique et vaut désormais un peu plus de 1 milliard de dollars. En dix ans, sa capitalisation boursière a été divisée par 20 !

Enfin, à noter les résultats décevants de Johnson & Johnson, groupe de produits pharmaceutiques et d’hygiène qui a annoncé un chiffre d’affaires trimestriel en deçà des attentes.

En dépit de ces entreprises qui font face à une concurrence de plus en plus importante, la grande majorité des publications de résultats a montré une nette amélioration au cours du premier trimestre et a largement contribué à l’expansion des indices actions aux Etats-Unis. Les résultats ont également été très positifs en Europe, signe d’une probable reprise de la consommation et de la croissance mondiale.