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Non non, il ne s’agit ni de l’Opéra ni du film mais belle et bien d’une théorie économique. Le concept du Black Swan (ou cygne noir), a été développé par le philosophe, mathématicien et ancien financier Nassim Nicholas Taleb dans son livre « Cygne Noir » paru en 2007. L’auteur du livre, part d’un constat simple : nous ne sommes pas capables de prévoir l’avenir.

La théorie du « Black Swan » illustre un événement imprévisible ayant une faible probabilité de survenir, mais qui, s’il se produit, a des conséquences d’une portée considérable et exceptionnelle.

L’expression « Black Swan » désigne une anomalie mathématique, censée se produire une fois par siècle mais dans le domaine économique, ce type d’événement survient tous les 5 à 7 ans en moyenne. Cette théorie montre que les événements rares (ex : les krachs boursiers) sont souvent sous-évalués en termes de prix. Les probabilités des événements rares ne sont pas calculables alors que leurs conséquences peuvent être considérables.

Nassim Nicholas Taleb énonce 3 critères qui définissent un Cygne Noir :

  • Rareté
  • Impact fort
  • Prévisibilité rétrospective, c’est-à-dire que l’on ne peut pas prévoir sauf si cela s’est déjà produit.

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Le biais cognitif est un point essentiel de cette théorie. Les fausses croyances, basées sur le passé et sur des raisonnements à partir d’informations incomplètes, nous conduisent à aboutir à des conclusions erronées et ne font donc qu’augmenter la probabilité d’apparition d’un Cygne Noir.

Appliqué aux marchés financiers, les raisonnements des opérateurs/investisseurs ont tendance à se normaliser. Par exemple: « les banques centrales vont soutenir les marchés financiers en accommodant leur politique monétaire…donc le risque de baisse durable du marché actions est très faible… » (je constate que tous les cygnes sur les rivières sont blancs donc le cygne est un animal au plumage blanc!). Or, un événement exogène et donc imprévisible (la découverte d’un cygne noir), va bouleverser les raisonnements. Récemment, la crise des subprimes ou la faillite soudaine de Lehmann Brothers ont remis en cause toute la pensée économique expansionniste du début des années 2000 et surtout la croissance et la valeur des marchés actions en seulement quelques heures…

Le développement des technologies combiné à la mondialisation a augmenté l’impact des Cygnes Noir ainsi que leur fréquence. En effet, aujourd’hui toutes les parties du globe sont connectées ce qui augmente le risque de contagion.

Actuellement, la dérégulation des marchés financiers par l’intervention des Banques Centrales anesthésie le marché qui croit en leur « toute puissance » et participe à renforcer les probabilités d’apparition de ces événements (fausses croyances) qui ne sont dorénavant plus valorisés dans les cours.

La chute continue des matières premières depuis l’été 2014, illustre l’absence de moteur pour la croissance économique mondiale contrairement aux statistiques publiées. Demain, la prise de conscience de la part du marché du contexte éventuel de récession mondiale pourrait avoir des « conséquences considérables »…


Signature PH 2015_10_02

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