Grèce : Quel impact sur la Suisse ?
La Banque Nationale Suisse (BNS) est intervenue dernièrement sur le cours de sa devise, en vendant du Franc Suisse (CHF) afin de limiter son appréciation. Les investisseurs recherchent généralement la monnaie suisse en période de stress de marché, et lundi n’a pas fait exception : il a bondi à son plus haut niveau en près de quatre semaines contre l’euro.
Pour rappel, la crise de la dette grecque de 2011 avait causé une forte appréciation de la devise suisse face à la monnaie commune, emmenant pour la première fois le cours proche de la parité à 1.03 CHF/Euro. La BNS avait alors « bloqué » le cours du Franc Suisse face à l’Euro autour du cours plancher de 1.20, afin de limiter l’effet néfaste d’une trop forte appréciation tel que la perte de compétitivité de ces exportations et du tourisme. Ces achats d’euros contre Francs Suisses se sont arrêtés le 15 janvier 2015 suite à l’accélération de la baisse de cette devise en prévision du QE européen massif annoncé par Mario Draghi (Cf. Graph 1). Le bilan de la Banque centrale suisse ne pouvait plus supporter ces achats.
Mais depuis quelques jours, la résurgence des inquiétudes sur l’avenir de la Grèce et de l’euro a forcé la BNS à vendre de nouveau sa devise afin d’endiguer les pressions haussière face à l’euro. Le nouveau cours défendu se situe autour de 1.05 (Cf. Graph 2). Thomas Jordan, président de la BNS, a d’ailleurs confirmé que son institution était intervenue le lundi 29 juin sur les marchés en injectant des devises. Dans un récent discours, il avait déjà jugé le niveau du Franc Suisse encore surévalué rappelant que la BNS était prête à intervenir.
Depuis le 1er janvier 2015, la devise helvétique s’est appréciée de plus de 20% face à l’euro et cela pourrait continuer tant que les inquiétudes des investisseurs ne seront pas apaisées.
Benjamin Chiche
Assistant de gestion