Chine : Le ralentissement de l’économie s’accentue
Les inquiétudes quant à l’essoufflement de l’activité en Chine se sont renforcées suite aux dernières données publiées. L’asthénie du secteur de l’immobilier s’étend au reste de l’économie.
En juillet, le volume des nouveaux prêts bancaires s’est affiché sous les 500 milliards de yuans pour la première fois depuis 2009. La faiblesse de la demande de crédit dans l’économie réelle et notamment dans les domaines de l’immobilier et de la construction (30 % du PIB de façon directe et indirecte) risque de plomber la croissance dans les mois qui viennent. Le volume des ventes immobilières a diminué de 8,9 % de janvier à juillet 2014 par rapport à la même période en 2013, tandis que les prix des logements neufs sont en baisse pour le 4ème mois consécutif.
Cette décélération et une demande mondiale, notamment en provenance des émergents, extrêmement modérée pèsent sur la production industrielle qui ressort à +6,9 % (en variation annuelle) contre +9 % au printemps et +10 % l’année dernière.
La consommation est également affectée, les ventes au détail s’affichant en hausse de « seulement » 11,9 %, semblable aux points bas de la crise de 2008/2009 et en décélération notable par rapport à 2013 (+13,5 %) et 2012 (+14,8 %).
Les chiffres de production globale d’énergie dressent un tableau encore plus sombre de la situation puisqu’elle baisse, de 2,2 % en août (en annuel), pour la première fois depuis mai 2009.
Dans ce contexte, il est illusoire de penser que la cible de croissance du PIB (7,5 %) fixée par le gouvernement sera atteinte et nous pouvons même estimer que la Chine connaitra cette année sa plus faible croissance depuis 25 ans.
Evolution de la production industrielle (en noir) et des ventes au détail (en rouge), estimation Bloomberg de la croissance mensuelle (en bleu) et cible officielle de croissance du PIB (en vert)
Les autres points clés de la semaine
Suite à sa réunion de politique monétaire, la Fed a rehaussé ses prévisions de taux directeurs pour fin 2015 et fin 2016 (+25 bp), entrainant une hausse du dollar (+1,8 % par rapport au yen, +1% par rapport à l’euro). Les indices actions auraient pu souffrir de ces perspectives mais le discours plutôt accommodant de Mme Yellen les a rassuré. Le S&P 500 bat un nouveau record historique à 2019,26 points).
En Europe, le possible bouleversement lié à un vote en faveur de l’indépendance de l’Ecosse n’a pas eu lieu. Les marchés connaissent des variations limitées. Le CAC 40 gagne 0,7 % tandis que les taux obligataires sont en très légère baisse.
Aurélien Blandin
Gérant